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Livre de
La
preservation
de
La
sunna
KUfa et une en Egypte. Sa dette provenait du fait qu'a chaque fois qu'un homme venait
a lui pour lui confier un bien, illui disait :
«
Je refuse Ie depot en tant que tel mais, par
contre, je Ie prends comme un pret car je crains de Ie dilapider. Je n'ai eu
a
comman­
der ou a collecter [de l'argent a travers] l'imp6t que lors des campagnes accomplies en
compagnie du Prophete
(~),
d'Abfr Bakr, de 'Umar, ou de 'Uthman.
»
'Abdullah
dit :
«
J'
ai fait Ie compte de ses dettes, elies s'elevaient
a
deux millions et deux cent
mille dirhams.
» .
l:iakim ibn l:iizam rencontra 'Abdullah ibn Zubayr et lui dit :
«
0
fils de mon Frere
!
A
combien s'elevait la dette de mon Frere ?
»
Je lui cachai la
n~alite
et lui repondis :
«A
cent mille dirhams.
»
II me dit alors :
«
Par Dieu
!
Je ne pense pas que vos biens puissent
combler cela.
»
'Abdullah dit alors :
«
Que dirais-tu si elle s'elevait
a
deux millions deux
cent mille dirhams?
»
II H!pondit : «Je ne pense pas que vous puissiez rembourser une
telIe somme. Si vous etes dans l'incapacite de tout restituer, sollicitez-moi afin de vous
aider.
»
Zubayr avait achete Ie domaine d'al-Ghaba cent soixante-dix mille dirhams.
'Abdullah Ie revendit pour un million six cent mille dirhams [de cene fa<;onJ :
il
se leva
et dit :
«
Que celui qui a prete de
l'
argent a Zubayr vienne me rejoindre au domaine
d'al-Ghaba!
»
'Abdullah ibn Ja'far vint Ie rejoindre car Zubayr lui devait quatre cent
mille dirhams. II dit
a
'Abdullah:
«
Si vous Ie desirez, je vous fais grace de cette dette.
»
'Abdullah refusa. 'Abdullah ibn Ja'far repliqua : ({ Si vous Ie souhaitez, je vous concede
un delai de paiement.
»
'Abdullah refusa de nouveau.
Ii
proposa alors : ({ Accordez-moi
alors une part de cette terre.
»
'Abdullah ibn Zubayr repondit :
«
La parcelle de terre qui
s' etend de tel endroit
a
tel autre te revient.
»
'Abdullah vendit donc cette partie du domaine
qui lui permit de recouvrir sa dette, illui en restait encore quatre parts et demi.
II se rendit ensuite chez Mu'awiya qui emit alors en compagnie de 'Umar ibn 'Uthman,
Mundhir ibn Zubayr et d'Ibn Zam'a. Mu'awiya l'interrogea :
«
A
combien a ete estime
Ie domaine d' al-Ghaba
?
»
'Abdullah repondit :
«
Chaque part vaut environ cent mille
dirhams.
» -
«
Et combien en reste-t-il?», ajouta Mu'awiya. -
«
Quatre et demi,
repondit 'Abdullah.
»
Mundhir ibn Zubayr dit alors :
«
Je t'en achete une pour cent
mille dirhams.
»
'Amr ibn 'Uthman dit
a
son tour:
«
Moi aussi, je t' en prends une
pour cent mille dirhams.
»
Et Ibn Zam'a d' ajouter :
«
Et moi de meme.
»
Mu'awiya
demanda alors :
«
Combien en reste-t-il
a
present?
»
'Abdullah repondit :
«
Une part
et demi.
» - «
Je te
l'
achete pour cent cinquante mille dirhams, s'exclama Mu'awiya.
»
[Par la suite,] 'Abdullah ibn Ja'far revendit sa part de terrain
a
Mu'awiyapour six
cent mille dirhams.
Lorsque 'Abdullah regIa sa dette, les enfants de Zubayr lui demanderent de partager
entre eux ce qui restait de l'heritage. 'Abdullah leur repondit :
«
Par Dieu
!
Je ne
prod~­
derai pas au partage jusqu'a ce que je proclame durant la saison du
bajj
quatre annees
durant: "Que celui qui a prete de
l'
argent
a
Zubayr vienne nous Ie reciamer afin que
nous lui donnions son dfr
!"
»
Et, effectivement, chaque annee,
il
renouvela son appel. Une fois les quatre annees
ecoulees,
il
partagea I'heritage et donna Ie tiers. Zubayr avait quatre femmes,
a
chacune
d' elles revint la somme d'un million deux cent mille dirhams. Sa fortune s'eIevait alors
a
dnquante millions deux cent mille dirhams.
[BukMr11